Si l’argent est le nerf de la guerre en négociation, l’évoquer avec aisance se révèle être un sujet de malaise si l’on ne connait pas sa valeur certes, mais aussi en raison de l’héritage familial et socioculturel qui nous est transmis.
Qui n’a jamais entendu que l’argent n’était pas important, qu’il compliquait les choses ou ne faisait pas le bonheur ? Qu’on ne pouvait pas gagner de l’argent tout en faisant ce qui nous passionne et qu’on risque de perdre son âme à vouloir gagner plus, que l’on peut perdre ses amis et n’attirer que des personnes intéressées… Nous grandissons bercées de croyances limitantes qui ne sont que le reflet des expériences de notre entourage et ces fausses vérités conditionnent énormément notre rapport personnel à cet outil et notre capacité à l’utiliser dans le cadre professionnel.
L’argent est aussi un sujet extrêmement tabou en France.
Dans le schéma de pensée anglo-saxon par exemple, la culture protestante est tout à fait favorable à l’enrichissement personnel qui serait la marque de la bienveillance de Dieu à l’égard de celui qui est prospère. Dans la culture chrétienne, l’argent est quant à lui considéré comme une source de péché et un objet de honte, au même titre que la sexualité : on le cache et on le manie avec discrétion, rendant difficiles les conversations autour de la valeur du travail et donc de la négociation.
Chez les américains, l’adage “time is money” dévoile une relation au succès et au business complétement différente : la performance, les chiffres, la productivité et le mérite sont valorisés. Mais en France, la révolution économique s’est opérée différemment : le colbertisme et les politiques de collecte publique ont inculqué à l’argent une dimension plus collective. Il est donc plus difficile d’afficher des ambitions personnelles à ce sujet au risque d’être jugé.
Prendre de conscience de ces différents facteurs est un premier pas dans le travail sur son rapport à l’argent et comprendre d’où peut venir le malaise à ce sujet vous aidera en négociation, sans que vous ayez besoin d’entamer une thérapie financière !